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apiécollo : les abeilles noires

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APIÉCOLLO : l'apié des abeilles noires

  L'abeille ancestrale Apis mellifera est venue d'orient il y a un million d'années environ. Au quaternaire, l'ère qui a vu entre autre l'apparition de l'homme sur la planète, on assiste vers - 10 000 ans à une grande période de glaciation. Les abeilles qui avaient colonisé l'Europe du nord, chassées par le froid, se sont réfugiées dans le sud de la France et en Espagne.

  La masse glaciaire installée sur les montagnes des Alpes et des Pyrénées ont isolé des abeilles dans la zone actuelle du sud de la France. Ces abeilles rescapées des glaces sont devenues les abeilles noires Apis mellifera mellifera, une sous-espèce de l'abeille européenne Apis mellifera. Quand la masse glaciaire est ensuite remontée vers le nord, les abeilles noires ont remonté elles aussi et colonisé leur aire actuelle qui s'étend jusqu'en Scandinavie.
  Cette abeille locale indigène a une carte d'identité génétique spécifique à son évolution avec ce climat et ses aléas, lui procurant une forte adaptabilité. Utilisée pour la production de miel en Europe de l'ouest jusque dans la seconde moitié du vingtième siècle, ses populations régressent depuis 50 ans. La mondialisation des échanges a permis l'importation massive d'autres sous-espèces d'abeilles très productives, sur l'ensemble de son aire de répartition. Le métissage forcé entre ces abeilles "exotiques" importées et notre abeille locale entraine l'effacement de son patrimoine génétique et des caractères spécifiques à son adaptabilité, elle est en train de disparaitre de nos territoires.
  Réputée, à tort, comme plus agressive et moins productive que les autres sous-espèces d'abeilles, elle a peu à peu été abandonnée ou délaissée par les apiculteurs professionnels et amateurs. Sa régression connait, depuis le début des années 2000, une accélération sans précédent qui fait craindre à moyen terme sa disparition définitive. Elle a déjà disparue de certains pays européens.
  La rationalisation des élevages d'abeilles s'est faite, comme pour d'autres élevages domestiques, au détriment des caractères de rusticité, d'adaptations climatiques et géographiques nécessaires au maintien de l'espèce. Les échanges mondiaux d'abeilles ont également mondialisés les souches de pathogènes et les parasites des abeilles. A tel point que la survie et le maintien d'Apis mellifera mellifera en milieu naturel sont extrêmement compromis. Les modes de productions agricoles jouent également un rôle important dans sa disparition. La parcellisation des paysages, la monoculture, les pesticides, font qu'elle se maintient difficilement à l'état sauvage.

  Au niveau de ce projet de conservation de l'abeille noire, une partie du projet apiécollo, tout est parti d'un essaim qui s'est sédentarisé fin avril 2019 à l'air libre sous les génoises du mur arrière de la mairie de Collobrières. Son espérance de vie était limité en cas de fortes rafales de vent, autant pendant la canicule ramollissant trop la cire et provoquant un effondrement des rayons, que par les gelées tuant les abeilles. Son accès difficile par la proximité d'un platane et la hauteur de 2 grands étages rendait trop onéreux l'utilisation de dispositifs de sécurité comme nacelle ou échelle type pompier, personne n'était donc motivé pour intervenir.
  Finalement après une étude de faisabilité de mise en sécurité et de transfert possible, l'opération s'est déroulée avec l'utilisation d'une très grande échelle. Il a été largement plus judicieux de procéder à un transfert dans une ruche tronc. En effet, dans le cas d'une ruche classique, pour la mise en cadre des rayons bâtis librement de forme ovoïde, il faut effectuer des coupes hautes et basses pour la mise au format et les maintenir en les entourant avec du fil de fer. Ce fil bouche alors un grand nombre de cellules les rendant inaccessibles aux abeilles où le couvain va se décomposer. L'opération écrase un grand nombre d'abeilles, un carnage dont la colonie survit tout de même, mais péniblement.
  Ici la technique a été douce, rapide et respectueuse : peut être tout au plus une dizaine d'abeilles mortes ! Elle consiste à traverser horizontalement au centre sur la largeur du rayon avec une tige en acier trempé après avoir au préalable mis une bande de carton de l'épaisseur du rayon sur tout son pourtour, maintenu aux 2 extrémités par la tige qui passe au travers. Il n'est même pas nécessaire de toucher le rayon, il faut ensuite le couper au ras du mur et le transporter dans la ruche suspendue dessous par les 2 extrémités de la tige. Le nid est ainsi reconstitué au strict identique sans stress ni destruction. Par la suite le carton sera progressivement déstructuré et évacué par les abeilles quand elles auront renforcé la structure d'attache avec leur cire.

les entrées de la première ruche-tronc
les entrées du brusc

  Transporté provisoirement à distance en attendant le renouvellement des butineuses, plusieurs mesures d'identification sur une base de morphologie géométrique des ailes d'ouvrières d'abeilles ont été effectuées et ont déterminé une très forte probabilité de lignée M et de sous-espèce mellifera, il s'agirait donc d'un essaim d'abeilles noires !

l'aile servant d'échantillon pour l'identification
l'aile échantillon
résultats de l'identification
résultats d'identification

 

  L'opération est un succès, les abeilles se portent bien, des visites avec une caméra endoscopique ont été effectuées sans ouverture de ruche, car par le principe de la ruche-tronc, lou brusc, nous allons laisser les abeilles faire leur vie, indépendamment de toute contrainte de productivité.

  Une convention de mise à disposition du domaine public communal a été mise en place et a permis le rapatriement de la ruche dans le village et la réalisation de l'apié, dont voici un extrait concernant l'exposé :

  La présente convention concerne la mise à disposition d'espaces du domaine communal afin d'y installer les ruches de l'Association.
  Ces ruches ont vocation à être installées dans le domaine communal afin de favoriser la présence et la protection des abeilles au sein des jardins et des espaces naturels de la Ville.
  Dans le cadre d'une part du soutien de la Ville donné à l'Agenda 21 et aux actions de promotion de la biodiversité et d'autre part de sa politique de soutien aux associations collobriéroises et de développement de leurs activités, la Ville estime être de son intérêt que l'Association ait toute facilité pour mener à bien cette mission d'intérêt général.
  A cet effet, il est essentiel de concéder des espaces du domaine communal à l'installation de ruches afin de développer un conservatoire de l'abeille noire pour participer aux actions de protection des abeilles, de développer une prise de conscience du rôle que joue l’abeille domestique dans les enjeux environnementaux actuels, sensibiliser les collobriérois à l'activité, l'utilité des abeilles et la pratique apicole sans but productif, garantir les animations contextuelles organisées par l'Association dans des actions de sensibilisation et d’éducation environnementale sur l’abeille domestique et sur les autres pollinisateurs tels que les abeilles sauvages.
  Ainsi les ruches d'abeilles domestiques et habitats d'abeilles sauvages seront exclusivement des constructions naturelles respectueux de la vie primaire, se supplantant aux ruches de l'apiculture moderne à caractère productif. Le but étant la préservation des espèces et la biodiversité plutôt que la production de miel, ne l'excluant pas pour autant.
  Le choix d'implantation géographique des apiés corresponds à l'orientation dégagée de la zone d'envol des abeilles en prédominance sud/sud-est, la disponibilité proche en eau de breuvage, la disponibilité de l'alimentation des abeilles par la présence d'essences mellifères, la protection par rapport aux vents forts dominants et de zones humides, l'absence de pollution lumineuse, la situation hors champ des antennes émettrices de radiofréquences, l'absence de concurrence avec des ruchers existants, l'éloignement ou le cloisonnement des voies de circulation, des établissements à caractère collectif et des habitations, ainsi que la facilité, proximité et disponibilité des postes d'observations sécurisés pour le public à l'intérieur du village donnant une visibilité de l’implantation pour les démarches de communication.
  Le principe de gestion des apiés ne comporte aucun coût d’investissement, de fonctionnement et de maintenance, et est destiné à être une activité pérenne.
  La vivacité des colonies pourrait être un indicateur de la qualité environnementale du village par rapport à la pollution due à l'utilisation de produits toxiques en son sein.

 

les Maures

 

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